Trop peu d'eau pour une limace

Svanhilde était occupé depuis maintenant deux heures à réhydrater une vieille dans un coin de la grande salle miteuse. Une vingtaine d'autres villageois, dont l'état s'était stabilisé ou non, étaient allongés tout autour d'elle. La nuit ne tarderait pas à tomber et elle savait qu'à ce moment, la créature reviendrait se nourrir. Toute l'eau de sa gourde sacrée avait été consommée depuis longtemps et elle devait maintenant compter sur son propre corps pour fournir de quoi aider ces gens.

Tout avait commencé quelques jours après son départ d'Esterash avec Atlanéa. Ils avaient péniblement mis la main sur une taverne préservée du siège, en dehors de la ville. Là-bas, comme Svanhilde était à la recherche de personnes à qui elle pourrait venir en aide au nom de son peuple, la fille du tavernier, qui était serveuse, leur avait indiqué un manque d'eau inquiétant dans un petit village de l'Ouest. Elle raconta qu'un jeune homme, habitué à faire les aller-retour pour sustenter les gens de son village, était venu à la taverne complètement déshydraté. Sa langue et ses lèvres plus que sèches, il n'avait eu de temps que pour boire un peu de bière et demander péniblement de l'aide pour son village avant de mourir dans les bras du tavernier. Ce dernier n'ayant personne d'autre à envoyer et trop peu d'argent pour payer un aventurier sans fermer boutique, il avait été réduit à simplement attendre qu'une personne serviable veuille bien aider les villageois de l'Ouest.
Bien évidemment, Atlanéa et Svanhilde avaient choisi de partir dès le lendemain pour régler la situation, d'autant que le problème semblait plus que tout autre du ressort d'un chaman d'Ekos. Trop heureux que quelqu'un lui permette de se tenir la conscience tranquille, le tavernier leur avait donné une charrette munie de deux chevaux et d'une pleine cargaison d'eau. Il dit que la charrette permettait au jeune homme mort récemment d'apporter des vivres à son village et demanda aux deux voyageuses de leur laisser là-bas. Atlanéa et Svanhilde avaient donc suivit une longue route peu entretenue pour rejoindre le village d'Ocreval. Elles y avaient découvert une population réduite et épuisée. Deux centaines d'habitants, tout au plus, vivaient encore. L'autre moitié était déjà ensevelie ou, faute de mieux, brûlée pour ne pas répandre la pourriture. Les deux voyageuses étaient arrivées à temps.

On leur expliqua qu'un curieux monstre, ressemblant à une limace difforme, avait fait son apparition quelques mois avant et dépouillé un habitant de presque toute l'eau de son corps. Il était depuis, revenu chaque nuit, s'infiltrant, on ne sait comment, dans les maisons et absorbant l'eau de plus en plus de personnes. Ceux qui l'avaient vu plus d'une fois racontèrent à Svanhilde que la créature grossissait au fur et à mesure qu'elle délestait les gens du village de leur eau. Atlanéa semblait tout aussi soucieuse que Svanhilde et elles décidèrent de réhydrater le maximum de personnes dans le village. La nuit ne tomberait pas avant un moment et cela leur laissait le temps de se préparer. Qu'une telle créature existe était un véritable blasphème envers le Léviathan et Svanhilde ne la laisserait pas se nourrir du don fait aux hommes une lune de plus.
Les quelques barils d'eau pure que le tavernier avait offerts furent vite épuisés et Svanhilde n'eut d'autre choix que d'utiliser sa magie pour faire passer l'eau d'un corps à un autre afin que tout le monde puisse survivre pour la nuit. Elle alla jusqu'à utiliser l'eau de sa gourde sacrée et les ressources de son propre corps pour maintenir tout le monde en vie. Même si la plupart semblaient vraiment mal en point, au moins tout le monde passerait la nuit. Il y avait une créature à abattre et Atlanéa combattant au corps-à-corps, elle avait besoin de conserver toute son eau pour survivre, peut-être plus...
Lorsque Svanhilde eut fini son partage d'eau, elle se leva et se dirigea vers l'entrée de la grande salle où on avait entreposé tous les souffrants. Le Soleil commençait un peu à décliner et il restait sûrement une bonne poignée d'heures avant que la créature ne fasse son apparition. La jeune chamane s'adressa à sa compagne de route :

"Je refuse que ceux encore valides combattent avec nous cette nuit. Ils ne savent pas manier une arme et ça fera plus de personnes à s'occuper demain."

Svanhilde écouta ce qu'Atlanéa avait à dire, cette dernière s'était déjà équipée pour combattre. La chamane était affaiblie pour avoir utilisé l'eau de son propre corps, mais elle avait veillé à rester capable de tendre la corde de son arc. Finalement, elle demanda :

"Vous avez un plan ?"

[HRP: Code couleur Svanhilde : #0066ff]

Elles étaient parties d'Esterash peu avant le lever du soleil et avaient pris beaucoup de temps pour trouver une taverne en un seul morceau vers laquelle elles se dirigèrent, à leur arrivée, elles furent renseignées par la fille du tenancier comme quoi un village proche était en manque d'eau, les deux femmes firent leur paquetage et partirent le lendemain après un sommeil agité des images que leurs cerveaux pouvaient imaginer de la cause de cette pénurie.

C'est donc dès que le matin commença qu'elles partirent en direction de ce mystérieux village. L'entrée de ce village était symbolisée par un grotesque panneau branlant : "Ocreval, fière de son miel et de son vin" y était écrit d'une main tremblante. Il semblait que cette cité soit fameuse pour mon miel, mais elles supposaient qu'il n'y avait plus grand monde pour s'occuper des abeilles, des fumerolles s'envolaient au-dessus du village, une odeur de chair brulée imprégnait l'air ambiant.
On leur expliqua ce qu'il se passait ici une limace étrange s'attaquait au village, Svanhilde se mit à soigner les blessés qui semblaient avoir été vidés toute l'eau qui composait leur corps, elles discutèrent des blessés arriva la nuit où la bête devait sortir, Svanhilde demanda à Atlanéa si elle avait un plan.

Pas vraiment, je n'ai que peu combattu et jamais contre ce genre de créature, ça semble certain qu'elle est composée en grande majorité d'eau, sans doute que vous puissiez faire quelque chose avec vos pouvoirs aquatiques

Cette idée pouvait être utile, mais cette nuit Svanhilde était à bout de forces, Atlanéa doutait même qu'elle puisse bande la corde de son arc même si elle lui disait le contraire. Elle proposa donc de se reposer à l'extérieur de la ville pour ne pas être attaquée pendant la nuit sachant qu'elles pensaient que ce monstre pouvait être un grand danger pour Svanhilde.

Le lendemain, un homme étrange arriva en ville, elles le retrouvèrent sur la route menant au village.

Qui êtes vous ? Que venez vous faire ici ? Savez vous que ce village est attaqué ?

[HRP : code couleur Atlanéa : #ff6600]

Cela faisait plusieurs mois qu'Irridan ne trouvait plus aucun client. « C'est la guerre » lui avait-on dit. Tous les villages étaient sans le sous. Quel que soit le problème qui pouvait se présenter, ils le réglèrent toujours par eux même. Surtout après avoir pris connaissance des tarifs qu'Irridan leur proposait. C'est ainsi qu'il vit sa bourse de plus en plus s'alléger des pièces qu'il avait mit des années à gagner. Car il devait toujours entretenir son équipement et acheter les vivres qu'il ne pouvait trouver une forêt. Par malchance, la semaine passée, un troll qu c'était dressé sur son chemin, lui offrant un rude combat, brisa son arbalète ainsi que son épée d'agent ( un petit plaisir qu'il s'était offert pour ses 30 ans ). Il épuisa ainsi ses derniers cataplasmes et anesthésiants. De mal en pis, son équipement était déjà à renouveler : ses bottes prenaient l'eau, sa cape trouée, sa dague ne coupait plus rien depuis longtemps et l'arc qu'il s'était fabriqué après les débours avec le troll était loin d'être efficace. Comble du malheur la chasse se montrait peu fructueuse, et ses vivres s'amenuisaient de jour en jour. Si les choses continuaient ainsi, il serait obligé de retourner chez Etana, et revoir cette vielle peau était bien la dernière chose qu'il avait envie.
Lorsque le tavernier d'un petit village où il avait fait escale lui annonça qu'il pourrait trouver du travail dans une autre bourgade plus loin, Irridan repris espoir. Mais le tenancier le prévint que les villageois étaient pauvres et ne pourraient sûrement pas le payer. Il réfléchit et se dit qu'au point où il en était, gagner des vivres pour une semaine lui suffirait, faute de mieux.

« J'irai voir tout de même », répondit-il au tavernier.

Heureux d'avoir trouver une autre personne pour aider le village voisin, ce dernier lui offrit une chambre pour la nuit. À l'idée de dormir dans un vrai lit, Irridan en oublia tout le ressenti qu'il pouvait avoir à faire du bénévolat. Mais ce ne dura qu'un temps puisqu'au matin, sur le chemin menant au village, une jeune femme vint l'agresser de question.

Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? Savez-vous que ce village est attaqué ?

Il se tourna vers la jeune femme avec un air exaspéré. Décidément, les dieux lui en voulaient ces temps-ci. Il s’apprêtait à lui lancer tout son mépris au visage lorsqu'il se souvint que le tavernier avait également envoyé deux voyageuses au village.
Il retient donc sa mauvaise humeur, poussa un long soupir et s'adressa à la jeune femme :

Je suis là pour la même raison que vous, mais avant de me demander mon identité, je vous pris de vous présenter, vous et votre camarade.

Les femmes se présentèrent donc : l'une, Svanhilde, était une chamane et venait d'une île par-delà les mers ; l'autre, si enclin à poser des gestions, garde du corps de la première, était originaire du cité nommée Zendikar.

Maintenant à votre tour.

Il poussa un autre soupir. Décidément, il n'aimait pas cette femme là.

Je m'appelle Irridan, je suis chasseur de monstre à la recherche d'un employeur. C'est le tavernier du village voisin qui m'a indiqué cet endroit. Je tiens à signaler que je n'ai pas promis de sauver ce village. Cela dépend de ce que ses gens auront à me proposer. Maintenant si vous avez quelque chose à me dire, c'est le moment, sinon...



[HRP : code couleur Irridan : #00cc99]

Plutôt que d'accepter d'abandonner à leur sort les villageois pour la nuit, Svanhilde préféra créer un leurre. Après tout, pourquoi perdre des forces à soigner des malheureux que l'on abandonne revigorés pour qu'ils fournissent un peu plus d'énergie à l'ennemi. Elle donna donc sa gourde vide à Atlanéa et après y avoir réveillé l'eau qu'elle avait placée dans sa fabrication, Svanhilde demanda à sa compagne de voyage de la placer assez loin du village. Elle expliqua son geste :

"Les gourdes des chamans d'Ekos sont fabriquées avec de l'eau que nous enchantons nous-même. C'est de là que nous pouvons les faire léviter sans même y penser. J'ai activée l'eau pour en faire un leurre. A priori, la limace devrait tenté d'ingérer l'eau de la gourde cette nuit. Elle n'y arrivera pas, car l'eau est incrustée dans la terre et le Mana. Mais au moins ça l'occupera pour cette nuit."

Atlanéa accepta cette idée et prit la charrette pour aller placer la gourde dans un endroit bien en vue, assez loin de tout village ou ville. La nuit passa sans problème, le leurre devait avoir bien fonctionné. Le lendemain, un homme en capuche avec un arc sur le dos s'approcha du village. Les deux femmes vinrent à sa rencontre et Atlanéa l'interpella :

"Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? Savez-vous que ce village est attaqué ?
- Je suis là pour la même raison que vous, mais avant de me demander mon identité, je vous pris de vous présenter, vous et votre camarade."

Svanhilde sentait déjà le type de personne. Mercenaire avide d'argent. Ça ne la dérangeait pas de coopérer avec des personnes fiables et apparemment, il n'y avait pas grand monde qui puisse le corrompre pour qu'il les trahisse, Atlanéa et elle. Elle décida de lui faire confiance :

" Mon nom est Svanhilde, fille de Thorkil et du Léviathan, chamane d'Ekos. C'est une île très loin au Nord de votre mer des larmes.
- Atlanéa, de Zendikar. Je la protège. Maintenant à votre tour.
- Je m'appelle Irridan, je suis chasseur de monstre à la recherche d'un employeur. C'est le tavernier du village voisin qui m'a indiqué cet endroit. Je tiens à signaler que je n'ai pas promis de sauver ce village. Cela dépend de ce que ses gens auront à me proposer. Maintenant si vous avez quelque chose à me dire, c'est le moment, sinon... "

La phrase resta en suspend, Svanhilde n'avait aucune envie d'éterniser la discussion à poser des questions. Elle avait des forces à reprendre et un plan à préparer. Elle pointa son index vers le tas de masures :

"Le village est là-bas. Si vous cherchez de l'argent, ils n'en ont pas."

Elle s'adressa ensuite à Atlanéa :

"Puisque la limace est apparemment assez grosse, le mieux serait de la combattre dans un endroit étroit, avec des bâtisses en hauteur pour pouvoir la contourner. Et le seul que nous avons est le village. Puisque je ne pourrais pas vraiment me déplacer; il vaut mieux, pour vous, très bien connaitre les chemins que vous pourrez emprunter via les toits et les maisons mitoyennes. Essayez de trouver quelques endroits plus ou moins stratégiques et revenez à la grande salle où nous avons soigné les villageois. Je vous y attendrai pour qu'on prépare un plan."

Svanhilde avait remarqué que l'autre homme s'était immobilisé pour simplement écouter ce qu'elle disait. Elle l'appela :

"Vous aussi, quand vous serez préparé, rejoignez-nous dans la grande salle."

Très bien allons-y

Et ils se lancèrent à la découverte de la ville, l'homme restait dans son coin, mais Atlanéa n'en avait que faire, elle voulait simplement tuer ce monstre au plus vite et parcourir le reste d'Erillith en paix avec Svanhilde.

C'était une ville dont le commerce était tourné vers la vente de miel et de vin, mais les vignes étaient sèches et les ruches placées à l'extérieur de la ville étaient inoccupées, les abeilles avaient dû fuirent dès que le monstre est apparu, elles avaient sans doute eut raison, il n'y avait que la mort qui les attendait ici.

Atlanéa ne comprend pas pourquoi Svanhilde voulait rester pour protéger ces villageois, telles n'étaient pas ses affaires, mais elle avait fait serment de la protéger alors elle allait rester ici avec elle pendant qu'elle s'occupait des blessés. Elle devait inspecter les environs et c'est ce qu'elle faisait avec l'homme deux mètres derrière elle.

Ils avaient quitté la grande salle deux heures plus tôt, avaient inspecté plus de la moitié de la ville et n'avaient trouver aucun endroit où ils auraient pu tendre une embuscade à ce monstre qui leur avait été décrit comme faisant neuf pieds de haut et six de large. Toutes les rues étaient trop larges, elle aurait trop de places pour se mouvoir, ils allaient devoir trouver un meilleur endroit et ce n'était pas gagné d'avance.

Que pensez-vous d'ici ?

On ne pourrait pas manœuvrer je vous l'ai, dis il nous faut un endroit clos et surtout qui fasse au moins 7 pieds de large mais au plus huit pieds et demi.

Bien continuons à chercher.

Et la recherche continua encore pendant deux heures avant de trouver un endroit adéquat, c'était un passage entre deux maisons, la première était effondrée et la seconde tenait encore debout, on ne sait par quel miracle. Ils avaient trouvé où tuer cette horrible créature, mais maintenant, ils allaient devoir entreprendre de vider le village de ses habitants et trouver un moyen de tuer cette bête assoiffée.

Retourne voir Svanhilde, peut-être en a-t-elle appris plus sur le monstre et qu'elle a trouvé comment le vaincre. Avez-vous une idée sinon ? Sachant que les villageois ne pourront-nous fournir aucune aide, qu'elle soit matérielle ou pour servir de chair-à-canon

Tandis que ses deux compagnons d'arme inspectaient la ville, Svanhilde retourna, comme elle le leur avais dit, s'occuper des habitants. Beaucoup d'entre eux ne pouvaient même plus user de leur jambe et Svanhilde ne voyait d'autre solution que de combattre la créature tout près d'eux. Elle leur demanda de bien vouloir barricader la grande salle peu avant la nuit. Irridan, Atlanéa et Svanhilde combattraient alors à seulement quelques centaines de mètres des villageois.
La chamane en profita pour questionner tous ceux qui étaient en état de parler. Malheureusement, aucun d'entre eux n'avait vu de créature semblable auparavant et elle semblait —selon leur description, car aucun des trois combattant ne l'avait vu de ses yeux — vraiment redoutable. De plus, sans eau à proximité et épuisée, Svanhilde n'avait pas vraiment d'atout offensif. Elle pourrait juste tirer quelques flèches, mais c'est Atlanéa et l'autre guerrier qui combattraient vraiment. La nuit s'annonçait longue...
Svanhilde s'assit auprès des habitants, tous les enfants ou presque n'avaient pas survécu et il n'y avait pas non plus beaucoup de vieux parmi les quelques survivants. Mais aussi brutale qu'elle paraissait, la créature devait avoir un point faible. Celui-ci était évident pour la chamane, il lui suffirait de l'assécher. Et elle savait à peu près comment s'y prendre. D'après les villageois, la bête était presque entièrement composée d'eau, seule une matière visqueuse et collante servait de paroi à son corps. Si Irridan et Atlanéa parvenaient à ouvrir une assez grande brèche dans cette peau, cela laisserait à Svanhilde une opportunité de vider la limace. Cependant, les villageois affirmaient que tous les outils qu'ils avaient utilisés pour frapper la créature avaient simplement glissés sur elle, sans ne serait-ce que percer un petit trou. Il faudrait donc à Irridan et Atlanéa toutes leurs compétences au combat pour ne serait-ce qu'enfoncer une lance ou une épée dans cette masse d'eau. Y faire un trou assez large pour que Svanhilde récupère l'eau était au-delà des espérances de la chamane.
La porte de la salle s'ouvrit, Irridan était sur le palier. Il se dirigea vers la chamane et s'inquiéta d'elle :

"— Pardonnez-moi ma rudesse de tout à l'heure, les temps ne sont pas faciles en ce moment. Vous, comment vous sentez-vous ?
— Pas prête. Mais j'ai un plan pour combattre cette créature..."

Svanhilde expliqua l'intégralité de ce qu'elle avait pensé à Irridan. Le chasseur de monstre, de son côté, lui fit part de ses quelques connaissances à propos de créatures de mêmes types et fit un inventaire rapide de ce qui serait utile en ville. Lorsqu'ils eurent fini, Atlanéa les avait rejoints depuis un moment. Les trois compagnons placèrent des cordes et d'autres outils un peu partout autour du point où ils comptaient affronter la créature. Lorsqu'ils eurent fini et que la nuit fut tombée, chacun se mit à son poste. Irridan et Atlanéa se placèrent sur les toits autour de là où ils devaient piéger la créature et Svanhilde resta là pour l'attirer. Elle s'assit et se concentra. Au bout de quelques minutes, elle sentit le pouvoir de sa gourde qui pénétrait dans la ville. Avant que la créature qui la transportait n'atteigne à grande salle, Svanhilde lança sa magie à l'assaut de la créature. D'un simple mouvement d'esprit, la chamane attira sa gourde vers elle, tirant la créature du même coup. Elle vit enfin la limace. Depuis leur perchoir, Atlanéa et Irridan devaient sûrement aussi l'observer.

"— Salut ma grande. Je ne suis pas encore desséchée, tu veux boire un coup ?"

La créature arrivait, de minuscules secousses secouaient les toits des maisons sur lesquels étaient installés Irridan et Atlanéa, tout deux regardaient le soir le soir commençait à tomber et avec lui la nuit débutait. Ils avaient disposé des torches dont la lumière couvrait une zone à peine plus grande que la taille du monstre, et ils avaient barricadé la sortie du goulet où la créature serait enfermée, de simples planches tenaient en hauteur à la sortie de l'étranglement grâce à des cordes, dès que la créature serait à l'intérieur, ils trancheraient les cordes et la créature sera théoriquement enfermée.

Ils disposaient d'un mince stock d'objet tranchant qu'ils allaient lancer depuis les toits, pour que grâce à la vitesse des projectiles la peau du limon soit transpercée et que Svanhilde puisse tirer toute l'eau qui composait ce monstre contre nature.

Ce dernier apparut sous leurs yeux à une vitesse folle, Svanhilde venait de l'attirer dans leur piège, dès qu'il fut rentré, Irridan cria :

- Coupez les cordes, enfermez ce monstre.

Atlanéa se jeta sur les cordes avec sa lance repliée, d'un geste sec, elle trancha les cordes et la créature fut prise au piège,

- Attaquez la, lancez lui tout ce que vous pouvez

Et se fut une pluie de divers objets métalliques, les habitants avaient fournit ce qu'ils avaient, c'est-à-dire pas grand chose, quelles armes rouillées des nombreux outils de jardinage, mais rien ne traversait cette peau flasque qui toujours se distendait et leur revoyait leurs armes,

- Que pouvons-nous faire, rien ne la blesse et Svanhilde nous attend.

- Je n'en sais rien, on est trop peu équipé pour ça.

Et là, Atlanéa eu une idée, une idée folle, mais qui pouvait marcher, Svanhilde devait être prête. Elle allait sauter sur le limon, elle espérait qu'avec son poids et la vitesse de sa chute pour que la peau du haut et celle du bas se rejoignent sur le sol et comme la peau ne pourra pas aller plus bas nécessairement, elle se coupera, elle espérait que la coupure serait assez importante pour que Svanhilde puisse la vider de toute son eau.

- Svanhlide, Irridan tenez-vous prêt, je tente quelque chose.

(J'ai supprimé la fin de ce post car il ne laissait pas de quoi finir à mes comparse de RP, je vous laisse donc la fin, sachant que je vais quand même sauter, je vous interdit de faire quelque chose qui l'en empèche)

Bon comme nous n’avons pas de réponse d’Irridan, Svanhilde je te propose de post, et ensuite on fini ce RP, bien que je ne sois pas presser d’en finir, je souhaite juste passer à autre chose avec Atlanéa.

Voila c’est tout.

— Svanhlide, Irridan tenez-vous prêt, je tente quelque chose.

Ça pour être prêt... Personne ne l'était vraiment.
Svanhilde fit signe à Atlanéa d'attendre quelques instants. Elle usa de sa magie pour coller sa gourde — et donc la limace — au mur le plus proche. Son seul atout dans cette bataille était son contrôle sur le placement du monstre et elle comptait bien en abuser. La chamane profita du moment d'immobilisation de la créature pour entrer dans le bâtiment le plus proche et emprunter un chemin qu'elle s'était aménagé pour rejoindre les toit à peu prêt aisément. Elle appela l'eau à l'intérieur de la limace pour que celle-ci se scelle dans la gourde. Même si ça n'était pas grand chose la limace avait perdu au moins un demi-mètre de hauteur. Atlanéa se tenait à côté de la Chamane, Irridan était sur un toit en face d'eux. Svanhilde s'adressa à sa coéquipière.

— Si ma flèche ne passe pas, fais-toi plaisir.

Svanhilde saisit son arc et une flèche. Elle avait aiguisé cette dernière une bonne partie de la journée précédente. Si ça ne transperçait pas la peau de la bête, on ne pourrait plus se reposer que sur le trait de génie qu'avait semblé avoir Atlanéa. La créature étant immobilisée contre le mur grâce aux pouvoirs de l'eau, Svanhilde prit tout son temps pour viser. Elle décocha la flèche là où elle voulait : un coin de peau particulièrement tendu. La flèche perça la chair de la limace, mais Svanhilde ne put même pas soutirer un litre d'eau à la bête avant que la plaie ne se referme. Sa compagne de voyage adressa un regard à la chamane d'Ekos.

— Mets-la en dessous de moi, je saute !

Et Atlanéa sauta lance en avant. Svanhilde eut à peine le temps de déplacer sa gourde par l'esprit pour mettre la limace juste en dessous de son amie.

[HRP : désolé, post-it ^^]

Svanhilde avait tout juste eu le temps de déplacer la limace qu'Atlanéa sauta, sa lance grandie à son apogée la lame dirigée vers le sol, elle espérait pouvoir faire une ouverture dans cette peau visqueuse sur laquelle tout rebondissait, il fallait que ça marche, c'était son unique chance de tuer cette créature.

Pendant son saut elle se posa des questions, celles qui nous font nous demander ce que nous faisons là et où cela va-t-il mener, elle se demanda pourquoi elle avait quitté cette cité qui l'avait vu grandir qu'aurait été son avenir si ses parents étaient toujours en vie. Non, elle ne devait pas y penser, ce qui est fait est fait, elle ne pourra rien y changer, elle se concentra donc sur son attaque, c'était un pari risqué, elle le savait, mais elle n'avait pas d'autre choix, elle comptait sur sa vitesse pour enfoncer sa lame si profondément qu'elle la traverserait de par en par.

La chute semblait s'éterniser, mais quand elle toucha le dos du monstre, elle était prête, sa lame s'enfonça dans cette gélatine et l'eau jaillit telle un geyser, elle leva les yeux et vit Svanhilde se concentrer, elle vidait la créature et une grande flaque commençait à se former autour de cette limace. Cette eau qui jaillissait atteignit Atlanéa en plein visage et elle sentit comme une brûlure, l'eau était mélangée à autre chose et c'est cette chose qui lui brûlait le visage, résistant tant que possible, elle finit par lâcher la hampe de son arme qui fut propulsée dans les airs, heureusement la créature avait été suffisamment vidée et elle ne pouvait plus se régénérer la limace était vaincue.

Irridan fit ce qu'il put pour rejoindre Atlanéa, mais il n'allait pas sauter, il n'avait rien en dessous de lui pour l'amortir comme pour elle, il devait emprunter les escaliers branlants de la maison et en se précipitant le brisa sous ses pieds, il passa du premier étage au rez-de-chaussée en à peine quelque seconde, il chuta sur un sac de grain qui commençait à germer et s'assomma contre le support du sac, une charrette en bois.

Tandis que Svanhilde était encore occupée à vider la limace, elle ne pouvait pas descendre de son toit pour voir comment allait son amie, elle devait rester là-haut à vider ce monstre d'eau, cela l'épuisait, mais elle devait le faire pour le bien de la population de ce village, elle ne s'attendait pas à ce qu'elle contienne autant d'eau, elle devait être en train de retirer son cinquantième litre.

Atlanéa venait de s'écrouler dans la flaque qui commence à inonder la rue, cette eau semble moins agressive que celle qui sort directement de la créature, mais la douleur était telle qu'Atlanéa s'évanouit, son visage était dépecé quelque lambeaux de peau pendaient en attendant de tomber et elle ne s'en rendit pas compte, mais son armure avait aussi reçu des gouttes et commençait à se déliter lentement.

[HRP : difficile de faire autre chose qu'un post-it si je veux te laisser faire une fin potable (jeu de mots)]

Il faisait maintenant quatre jours que le monstre avait été tué. Svanhilde avait purifié l'eau absorbée par la limace, réhydraté tous les habitants du village et irriguer le sol avec l'eau restante. On lui avait prêté une petite baraque pour qu'elle y soigne Atlanéa tout en se remettant de son propre épuisement tandis que les habitants s'affairaient à reconstruire les structures endommagées par le combat. De son côté, le mercenaire Irridan avait reçu son paiement et était parti.
Et depuis quatre jours, Atlanéa était dans un état catatonique. À la limite entre le sommeil et le coma. Svanhilde avait purifié sa peau brûlée aussi vite qu'elle avait pu, mais le poison de la limace avait déjà bien pénétré sa chair. Ce même poison avait d'ailleurs presque totalement consumé sa propre gourde, pourtant fortement renforcée par la magie de l'eau. On en était là. Atlanéa était couchée, la tête et quelques autres parties du corps recouvertes de bandages. Svanhilde était à genou, profitant d'un petit moment de calme pour se constituer une nouvelle gourde.

La chamane avait récupéré un peu de terres et plusieurs pots qu'elle avait remplis d'eau tirée des terres à nouveau fertiles. C'est tout ce qu'il lui fallait pour fabriquer une gourde. Elle mit sa magie à l'œuvre et en seulement quelques secondes, elle retrouva l'instrument primordial des chamans d'Ekos. Elle profita de ce temps de création pour fabriquer un masque épousant parfaitement le visage de sa compagne de route. Celui-ci était parfaitement blanc et la magie de l'eau l'avait rendu aussi résistant que la gourde de Svanhilde.
Les blessures d'Atlanéa étaient, pour la plupart, peu profondes, car son armure avait tenu le temps que Svanhilde arrive, et la chamane n'avait eu aucun mal à les soigner. Mais c'est le visage de la guerrière qui était le plus inquiétant. Le poison de la limace avait déchiqueté la chair au point de rendre Atlanéa méconnaissable. Svanhilde avait enlevé les lambeaux de peau pendant et soigné ce qui pouvait l'être pour rendre au visage d'Atlanéa un semblant d'harmonie. Mais les blessures étaient trop grave et seul le mot abject pouvait maintenant décrire la face de la jeune femme. C'est pour lui permettre de se protéger des regards extérieurs que Svanhilde avait construit ce masque d'argile à Atlanéa. La chamane n'avait que le fixer par la magie de l'eau pour qu'il ne puisse pas être retiré et la guerrière n'aurait qu'a demander pour que Svanhilde annule sa magie et retire le masque.
Le lendemain, Atlanéa se réveilla enfin. Svanhilde lui expliqua qu'elle était très gravement blessée et que si la magie de l'eau accélérait grandement la guérison naturelle, elle ne pouvait pas défaire des blessures indélébiles. Elle créa une image miroir d'Atlanéa dans une vasque pour qu'elle puisse observer son visage puis lui proposât de porter le masque qu'elle avait fabriqué. Atlanéa accepta.
Les quelques jours suivant Svanhilde soigna les personnes encore souffrantes du village et observa Atlanéa. Cette dernière semblait avoir prit de nouvelles résolutions et avait utilisé les restes de son armure et de sa lance — qui avaient également soufferts du poison de la limace — pour se fabriquer un nouvel équipement. Les villageois n'eurent bien sûr aucune hésitation à lui permettre d'utiliser leur forge et leur tannerie. Comme remerciement pour ce qu'elle avait fait, le forgeron du village fabriqua à partir la lame de sa lance une sorte de dague qu'il arrima à un bracelet de cuir. Le trait de génie de l'artisan était présent dans un mécanisme complexe qui permettait à la dague d'être rétractable à souhait. Le mécanisme étant actionné par la deuxième main.

C'est à la fin de leur deuxième semaine de repos dans ce petit village qui reprenait vie, que les deux voyageuses reprirent la route.