Une nuit rouge feu.

Une journée de plus, une journée à regarder le sable écarlate du désert. Pas une mer de sang comme le disent ceux qui habitent ici. Une mer de feu.

A la frontière entre le sable et les terres habitables, Neral observait encore une fois sa destination. Pour l'instant il n'avait trouvé personne pour l'accompagner dans le désert rouge et le non-mort passait maintenant des journées entières à regarder l'étendue désertique, comme pour en apprendre quelque chose... Et il en avait appris des choses: des méthodes de chasse des prédateurs à celles de camouflage des espèces moins dangereuses. Et aujourd'hui encore, Neral avait pût observer un scorpion géant empaler une guivre des sables un peu imprudente. Il avait aussi vu, quelques secondes après, ce même scorpion se faire ensevelir sous l'attaque combinée d'une demi douzaine de guivres. Si Neral n'avait retenu qu'une chose de ses observations, c'était que ce qu'on trouve dans le désert rouge est plus ou moins dangereux, mais que rien n'est inoffensif.

Depuis maintenant cinq ans qu'il préparait, sans vrai succès, son expédition, Neral s'était trouvé un petit coin tranquille pour observer le désert. Il s'agissait des ossements d'un très grand animal qui avait dût mourir là il y a des années. Confortablement installé dans son crâne, Neral ne risquait pas l'impact du soleil sur sa peau desséchée. De plus, il bloquait la seule petite entrée avec une planche en bois qu'il avait récupéré à la ville. De cette façon, aucune créature non intelligente ne pouvait l'attaquer par surprise. Il arrivait en effet que quelques bêtes des sables s'aventurent à seulement une ou deux centaines de mètres de son abri, mais elles faisaient toujours demi-tour assez vite et sans même remarquer sa présence.

Comme chaque jour, Neral profita du déclin du Soleil en fin de journée pour sortir de sa cachette. Il mit, comme d'habitude, une toge de bure grossière pour se protéger des quelques rayons crépusculaires, aussi chauds que ceux du zénith, et fit son petit bout de chemin jusqu'au village le plus proche. Le voyage était un peu long et il eu largement le temps de penser à ce qu'il devait faire. Depuis quelques temps, il pensait partir dans le désert seul, ça pouvait paraître suicidaire, mais s'il s'était passé tellement de temps sans que quiconque n'accepte de l'accompagner, c'était peut-être que la voix qui lui avait commandé de chercher l'orbe rouge souhaitait qu'il le trouve seul. Dans ce cas, cet être manifestement supérieur le protègerait sûrement des dangers du désert. Mais ce n'était pas sûr...
Les dernières lueurs du jour avaient laissé place à une lune rouge brillante quelques minutes avant que Neral n'atteigne le village. Les quelques bâtisses en sable durci cassaient le plat quasi permanent des terres arides et la lueur rouge de la lune donnait au village un aspect de feu ardent. Neral se dirigea vers la taverne de la ville et entra. Le patron lui avait offert gîte et couvert à perpétuité le jour où il avait sauvé sa fille de la bouche d'un boa. La fillette félyne lui rappelait celle qui avait périt à ses côtés quelques années plus tôt et Neral avait agit tout à fait naturellement pour tuer la bête. Ce jour là, les quelques paysans du village présents n'osaient pas l'aider, par peur de la morsure de l'animal. Son père lui-même ne pouvait pas la secourir, amputé de ses deux jambes, et il regardait impuissant le serpent se diriger lentement sur sa fille. Neral avait d'abord nonchalamment rejeté la fille vers l'arrière puis brandit son épée vers le serpent pour le faire reculer. Celui-ci avait prestement mordu le non-mort à la jambe et commencer directement à l'engloutir, son venin paralysant étant en temps normal extrêmement rapide. Le reptile n'avait pas pensé que sa morsure était sans effet sur un non-mort dénué de système nerveux fonctionnel et de sang pour transporter le poison... Neral avait juste eu à enfoncer son épée à travers la bouche grande ouverte du boa et brisée sa mâchoire par un mouvement de levier. Le père de la petite, veuf, lui avait gracieusement bandé la jambe et promis un hébergement à vie dans sa taverne.

La dite taverne était déjà vide ce soir là et Neral avança jusqu'à une table dans un coin pour dormir sur le banc qui permettait aux clients de s'asseoir. De là où il était, les lueurs de la lune à travers l'unique fenêtre creusée dans le mur donnait à la taverne des allures de foyer chaleureux. Les reflets oranges se portaient sur les murs et rappelaient à Neral le Feu. Celui qui l'avait guidé vers son réveil d'abord. Celui qui avait revigoré son corps et l'avait fait revenir pour qu'il cherche l'orbe rouge. Puis cet autre feu, plus sombre. Le feu des mortels qui détruisait. Le feu qui avait mis fin à son existence d'humain et qui avait fait périr cette petite félyne innocente. Néral revoyait sa chair fondre sous ses yeux. Il entendait les cris de douleur de la fille, il entendait les siens. Il revoyait sa mort. Mais cette fois, rien ne le ferais revenir. Cette fois, le feu détruirait sans reconstruire. Il ne fallait pas. Il devait sauver la fille. Mais il ne pouvait pas, il ne pouvait que regarder les flammes quitter leur rôle de guide et devenir assassines.
Le grincement des gonds l'éveilla. Il se mit sur son séant et constata l'arrivée dans la taverne de deux silhouettes. Une humaine et une animale. Ne voulant pas réveiller le tenancier, Neral les interpella:

"Besoin d'aide ?"

Gilraen fut surprise de voir le loup bleu la suivre. Finalement sa solitude serait comblée pendant le voyage, même si après tout, ce n'était qu'une bête...Mais la routine serait brisée pour une poignée de jours, ce qui n'était pas déplaisant. D'un côté cette compagnie gardait tout de même un semblant d'isolement qui pouvait garantir une certaine sûreté face aux débordements dont la jeune femme était capable, ceux-ci se retrouvant canalisés par l'absence totale de la moindre tentation qui pouvait réveiller ses instincts enflammés.
Elle s'était agilement faufilée entre les tentes du traité, ralentis son pas, le cabot avait du mal à la suivre, elle se douta que quelque chose n'allait pas. Et bien que le conflit soit suspendu, elle préféra ne pas s'arrêter tout de suite, pour le moment il ne semblait pas manifester un trop grand mal être.

La route fut plutôt longue, mais ils atteignirent une clairière, prêt d'un point d'eau douce à la tombée de la nuit. La jeune femme s'assit au bord du ruisseau, remplit sa gourde et prit de l'eau au creux de sa main et la but. La bête qui l'accompagnait désormais se désaltéra également avant de partir à la chasse. Gilraen tiqua, elle n'avait même pas eu le temps de voir ce qui ne semblait pas aller chez lui. Tant pis, elle verrait bien lorsqu'il reviendrait, à moins qu'il ne se soit enfuit, ce qui était fort probable. Un animal devait avoir suffisamment d'instinct pour comprendre que rester avec une source de destruction pareille était bien plus que dangereux. Le plus effrayant chez elle devait être qu'il était impossible de décrypter quelle pensée se cachait derrière cette tête à l'origine angélique. Mais s'il fuyait ce serait peut-être tant mieux par la suite. En vérité le pire dans tout ceci était que la jeune femme elle-même n'avait plus la capacité d'anticiper ses propres agissements...un grand handicap. Cette imprévisibilité sans pareille était à coup sûr une des origines de son caractère comparable à une flamme, tantôt destructrice, tantôt inoffensive. Mais le deuxième cas n'était que rare, ce n'est que maintenant que vous pouvez en avoir un aperçu...

En attendant le loup bleu, la demi elfe sorti sa dague et la lançât d'un coup sec dans l'eau, un poisson fut stoppé net dans sa petite promenade et fut ramassé lors de son agonie par la jeune femme, elle le regarda se débattre pour vivre, impassible, elle abrégea ses souffrances et le posa sur un tissus qu'elle sorti de son sac. Elle répéta trois fois l'opération, tailla un bout de bois en pointe, y embrocha les quatre trouvailles. Elle tailla deux autres branches de façon à pouvoir improviser une petite construction plutôt précaire qui allait simplement lui permettre de faire cuire les poissons. Elle alluma un feu entre des pierres qu'elle avait disposé en cercle. Elle se perdit dans la contemplation des flammes, hypnotisée par leurs mouvements, le doux son de crépitement et cette odeur qu'elle appréciait tant. Observer les flammes se mouvoir était pour elle le meilleur moyen de s'évader, de se vider l'esprit, de rejoindre illusoirement ce monde qu'était le sien, un monde en fusion, un grand brasier; cette contemplation lui ôtait toute notion de temps et si la faim ne venait pas la sortir de son monde, elle pourrait passer sa vie entière à se perde dans ces flammes fascinantes. Elle fut tirée de ses pensées par son compagnon qui, à sa grande surprise, était revenu, doté de deux lièvres. Elle les prit et en emballa un dans un linge, ils en aurait sûrement besoin dans la suite de leur voyage, dès le lendemain, c'était presque sûr. Et puis les poisson étaient là. Elle dépeçât l'autre lièvre, le fit un peu réchauffer et le donna à la bête. Elle mangea deux poissons et lui laissa le reste. Elle en profita pour jeter un coup d’œil à ses blessures et essayer de les soigner avec le peu de moyens et connaissances qu'elle avait dans le domaine.
Pour la nuit, elle fut contrainte d'éteindre le feu, ne pouvant pas réellement organiser des tours de garde. Mais par chance, ce fut une nuit reposante et calme.

Les deux voyageurs reprirent leur route tandis que le Soleil s'élevait dans le ciel. La route jusqu'aux terres arides fut plutôt longue mais ne prit qu'une journée, les pauses étant rares (ils ne s'étaient arrêtés que trois fois dans la journée, dont une pour le repas). Ils finirent par conclure le dur voyage en s'arrêtant dans une auberge sur les terres arides. La mission de Gilraen était désormais de trouver cette fameuse recrue qui devait alors se trouver dans les environs, ceux ci comprenant le désert qui prolongeait les terres. Elle poussa la porte du petit bâtiment et un homme pour le moins étrange les aborda.

« Besoins d'aide ? »

La jeune femme regarda son corps calciné avec une grande fascination, il n'appartenait plus à ce monde, ce corps. Cet homme devait faire partie de ces fameux non morts dont la demi elfe n'avait entendu que des rumeurs. Elle finit par répondre :

« Et bien nous sommes en expédition et nous cherchons une quelconque hospitalité au moins pour la nuit. »

La silhouette humaine s'avança. Dans la faible lueur orangée, propre aux Terres Arides, que dispensait la lune à cette heure ci. Il ne pouvait distinguer qu'un corps féminin et une chevelure blanche, doucement rougeoyante. Comme un brasier qui s'entretenait tout seul, attendant que le voyageur qui l'avait laissé là le rallume. Et ces yeux... leur ambre semblait à une flammes pétillante dans la pénombre rougeâtre. Mais surtout, ils le fixaient, le jugeaient, lui demandait d'où il venait, comment il s'était retrouvé arraché à sa vie. Neral n'eut pas envie de répondre à ce regard. De toute façon, les yeux de la silhouette n'appelaient aucune réponse à leur question. La femme connaissait déjà la seule, l'unique réponse qu'il aurait pût donner. De la même façon que le regard flamboyant de la silhouette ne laissait aucune place au doute, le corps de Neral était un témoignage de ce qu'il avait vécu.

*Nous savons tous deux ce qu'est le feu.*

Il avait pensé ces mots. Mais tellement fort qu'il craignait les avoir dis. Les deux inconnus, la femme et l'animal, n'avaient pas réagis: il n'avait donc rien dit. La silhouette animale qui accompagnait la jeune femme laissait deviner les contours d'un loup, ou d'un chien. Quoi qu'il en soit, ses yeux baignés dans la douce lumière lunaire ne donnaient pas du tout la même impression que ceux de la jeune femme. Sûrement pas un simple regard de cabot, mais pas non plus un regard de feu comme celui de sa voisine. Ses yeux à lui étaient perçants, mettaient au défi. Et leur bleu donnaient ce sentiment de froid, pas celui de la mort, celui qui revigore et qui vous transperce de sa brûlante épine de glace. La femme au cheveux blancs répondit enfin à sa question, il lui semblait l'avoir posé une éternité plus tôt. Et pourtant, elle n'avait pris que quelques secondes à lui répondre. La rencontre du feu avec le feu aurait-elle le pouvoir de ralentir le temps ? Ne lui avait-il pas semblé, après tout, avoir vécu - si vécu est bien le bon mot - des années dans le monde des flammes, entre sa mort et sa résurrection le lendemain ?

"Et bien nous sommes en expédition et nous cherchons une quelconque hospitalité au moins pour la nuit.
- Vous pouvez dormir là. Le tavernier n'a pas de chambre à offrir aux voyageurs, mais il leur permet de dormir sur les bancs ou le sol de la taverne en échange d'un petit loyer. Ne vous inquiétez pas pour l'argent, vous le paierez demain."

Neral fit volte-face pour retourner dormir. Mais le regard de l'intruse restait incrusté dans sa peau. Comme un fer chauffé à blanc. Il avait appris quelques temps plus tôt que son destin, pour le moins flamboyant, avait attiré l'attention d'un groupe religieux voué au feu. Il ne savait pas ce qu'ils voulaient de lui, mais il avait pensé se servir d'eux pour retrouver l'orbe. Et pourquoi pas finalement se fondre dans leur organisation. Du moins, tant que leurs idées ne divergeraient pas trop des siennes. Il faut dire qu'un non-mort sans le moindre argent avancerait bien mieux dans ses recherches avec le soutien d'un groupe plus puissant. Cette réflexion avait arrêtée Néral dans son mouvement durant une seconde, il se retrouvait frappé directement par l'intense flamme qui provenait de la petite fenêtre creusée dans le mur de la taverne. La petite lueur orangée de la lune s'était mise à brûler, c'était sûrement un quelconque tour de son imagination, ou bien un signe de l'esprit, celui qui lui avait demandé de retrouver l'orbe. Ou bien les deux ? Il se retourna et regarda la jeune femme droit dans les yeux. Étrangement, la lumière d'habitude orangée de la lune dévoilait maintenant complètement, et dans une intensité flamboyante, ce qui n'était jusqu'ici qu'une ombre. L'ancienne silhouette se dressait maintenant comme une grande flamme, elle avait le même regard que deux minutes plus tôt. Neral savait une dernière chose de ceux qui le recherchaient, leur nom :

"La lune n'est pas orange cette nuit, elle est rouge feu. Comme votre ordre n'est-ce pas ?"

Jukai ne savait pas exactement ou la jeune femme aux yeux d'ambres l’emmenait, seulement qu'ils se dirigeait vers l'ouest.C'est elle qui menait la marche(ou plutôt la course). Cependant il n'avait guère le choix, les blessures qu'il avait reçu lors de son séjour à Esterash ne lui permettraient pas de survire dans un milieu inconnu

Au terme d'environs trois jours de voyage ils atteignirent les terres arides. Le vert d'émeraude des bois avait lassé sa place à l'ocre rouge de la terre asséchée.Les rayons du soleil semblaient pouvoir embraser la fourrure bleue de l’esprit, l'air était aussi sec que le sol. Sa compagne semblait bien moins importunée par la chaleur.Le voyage devint alors plus pénible pour lui son pelage devint un véritable fardeau.Son calvaire caniculaire prit fin à leur arriver dans une petite bourgade, avant de suivre la jeune femme dans l'auberge,il se désaltéra à l'auge près de l'entrer.
Il flottait dans l'établissement une multitude de parfums, mais était particulier,ancien , semblable à celui de la chair brûlée elle ne venait pas des cuisines.
Non. C'était étrange.
Il y avait bien quelque chose de brûlé, un homme a la peau calciné se tenait là debout comme si il se portait bien. Il fixait la jeune femme aux cheveux blancs, il se parlait mais il n'avait pas suffisamment fait attention pour suivre le fil de la conversation.

L'auberge était complète,aussi ils durent dormir sur le sol de la salle à manger. Il put enfin dormir... pendant  une temps tout du moins. Il se réveilla dans la nuit,l'air brûlant comme les flammes de la journée avait disparu, un aire froid comme l'acier le remplaçait. Un fin trait de lumière lunaire filtrait à travers les interstice des volets en bois.L'air était saturé d'une poussière orangé en suspension qui donnait un couleur orangée aux rayons de la lune.
Tout était calme.Ce qui lui permit de réfléchir(activité à laquelle il ne s'était pas donner depuis longtemps.)
Sa présence avait une action sur sa camarade de voyage. Tous les esprits produisaient le même effet:quelque part ,il altéraient la perception de la réalité des gens qui passait du temps avec eux. Aucuns des sages de son monde ne savait comment et pourquoi cela se produisait,seulement que ça varier d'une personne à une autre. Peut-être qu'elle découvrirait sa vrais nature ?

Il laissa ses pensées dérivé vers son ancienne vie,vers ses action son peuple,que les gens d'ici appelaient « esprist », pourtant ils ne se nommais pas comme cela.
« Kirin » voilà ce qu'il était ou plutôt ce qu'il avait été. « Ceux qui marche entre les arbres » voilà ce qu signifiait ce mot là d'où il venait, et qui regroupait tout ceux qui dépendait de la volonté du seigneur des bois :Katamase. Il avait été son bras armé et sa bêtise et son orgueil lui avait coûté jusqu’au droit d'exister dans son plan d'origine.

« J'ai été stupide ! » lâcha-t-il dans un soupir, il se rendit compte bien vite de ce qu'il avait fait, il se tourna ver la jeune femme qui dormait à moins d'un mètre de lui. Rien, aucune réaction à part un vague mouvement sous la couverture.
Il sorti alors pour se désaltérer. Il se surprit à chantonner une vielle chanson que chantait sa mère.

« Comment va cette vielle folle ? Se demanda-t-il sans doute encore à forgé des lames et à pleuré la disparition de son ''chef d’œuvre'' » répondit il aussitôt en pensant à sa propre épée :Shizen no rūru.

L'homme lui répondi instantanément :
« - Vous pouvez dormir là. Le tavernier n'a pas de chambre à offrir aux voyageurs, mais il leur permet de dormir sur les bancs ou le sol de la taverne en échange d'un petit loyer. Ne vous inquiétez pas pour l'argent, vous le paierez demain.

-Et bien merci pour l'information monsieur. »

Gilraen le regarda faire volte face, sûrement pour retourner se coucher. Ses yeux ne pouvaient se détacher de ce corps aussi ravagé que purifié par le plus beau des éléments : le feu. Sa fascination était telle que rien ne pouvait la faire réagir dans cet instant de contemplation, aussi mal placé soit-il. L'homme se retourna finalement et posa une question, aussi simple que directe, qui sorti la jeune femme de ses pensées, dans lesquelles elle n'avait fait que se perdre :

"La lune n'est pas orange cette nuit, elle est rouge feu. Comme votre ordre n'est-ce pas ?"

Ainsi, il avait rapidement trouvé d'où venait la demi-elfe, mais ce n'était pas un mal en soi. Et celle-ci n'avait d'ailleurs plus besoin de chercher plus longtemps le but de son périple, il était juste devant elle. L'homme qui pouvait être intéressé par l'ordre, il devait s'agir de lui. Il fallait désormais qu'elle gère bien sa mission pour que les quelques petits débordements commis quelques jours auparavant soient à peu près oubliés par le reste de l'ordre. Se rattraper était à présent un de ses buts principaux, et tenter de voir autrement ce que le Culte du Soleil rouge avait à apporter au monde aussi. Ici, la lumière devait devenir un guide, une lanterne comme lui avait expliqué son supérieur pendant son petit séjour en prison.
Elle regarda la Lune quelques instants, se perdant dans ces flammes sombres et lointaines, fascinée par l'aura puissante qui s'en dégageait avant de répondre à l'homme.

''En effet, le culte du Soleil rouge rendra un jour cette Terre aussi belle et rougeoyante que la Lune. Et il me semble alors que vous êtes celui que je suis venue chercher. Notre ordre vous intéresserait-il ?''

Le long périple de la jeune femme prendrait pour le moment fin. Selon la réponse de l'homme, il allait falloir être plus ou moins convaincante, il était hors de question d'essayer d'utiliser la force pour le ramener parmi eux. Même si c'était, selon la jeune femme, une technique qui marchait à tout les coups.
Elle jeta un coup d’œil rapide à l'animal qui l'avait accompagnée tout au long du voyage. Peut-être allait-il prendre son indépendance après cette étape dans l'auberge. Cela n'était guère un soucis, bien que Gilraen ce soit habituée à avoir une présence avec elle, ce bestiau faisait ce qu'il voulait. D'ailleurs il avait l'air un peu différent des autres animaux, c'était étrange et assez insensé, mais elle le sentait. Elle était également persuadée que plus elle passait de temps avec, plus elle avait cette impression de voir les choses d'une manière assez différente. Elle détacha son regard de lui, le laissant faire ce qu'il voulait à partir de maintenant et elle se concentra à nouveau sur son interlocuteur.
Il émanait de lui une aura plutôt rassurante et calme. D'ailleurs lui même semblait être un être parfaitement calme et posé. Ce qui n'était pas plus mal d'un côté.

Neral fixait l'elfe, ou peut-être était-elle une hybride ?
Elle avait réagit très calmement à son interrogation. *Soit elle est très calme de nature, soit elle se refuse à faire des vagues.* Neral avait préparé sa réponse avant de poser sa question :

" Je ne connais pas votre ordre. Mais puisque vous avez l'air de me vouloir dans vos troupes, j'ai des informations si vous acceptez de m'aider. Je rejoindrais peut-être le Soleil, mais pas maintenant. Je ne vous connais pas."

Il se tourna vers la sortie. Le cabot azur était parti par là :

"Étrange qu'une flamme voyage avec un chien bleu comme l'eau."

Neral laissa le temps à la jeune femme de répondre, elle avait sûrement une bonne raison. Et puis le bleu était aussi la couleur du feu le plus chaud... La lune se faisait de plus en plus rouge et la nuit de plus en plus noire. Bientôt, la Terre passerait en éclipse et la lune disparaitrait pour de bon. Ce phénomène étrange arrivait à chaque nuit depuis que Neral vivait près du désert rouge. D'après les habitants c'était habituel et on ne pouvait voir ça qu'a proximité de la mer de sang.
La nuit, l''intense flamboiement du Soleil laissait d'abord place à un sombre crépuscule jaune, puis la Lune apparaissait. Elle était d'abord blanche, comme partout ailleurs, puis les reflets du sable transformait sa douce lumière en rougeoiement qui ne cessait de s'intensifier. Au cœur de la nuit, cette flamme s'éteignait subitement et quelques heures plus tard, le Soleil se levait de nouveau. Les habitants du coin appelaient ça la "danse de l'ange flamboyant et de sa femme". Si le Soleil était bien un ange, il était infiniment bon. Quoi qu'il eût fais l'erreur de donner aux vivants le secret du feu. *Il aurait mieux fallut pour tous qu'on ne sache jamais rien brûler*. Et paradoxalement, c'est par ce même feu que le Soleil reprendrait son bien. Il tendit le bras vers un banc.

"Couchez vous là, il fera bientôt noir et il nous est inutile de parler maintenant. Si vous acceptez de m'aider, je vous présenterai demain ce que je sais."

L'esprit détestant cet endroit, il lui rappelait les antiques batailles qu'il avait menés. Il contempla l'immensité du désert en se demandant ce qu'il allait faire. Il prit la direction des plaines qu'il avait traversées quelques jours plutôt. Il ne devait rien à celle qu'il avait accompagnée, même si le voyage avait été agréable. Il voulait voyager seul. Il trouvait ça grisant, que de découvrir ce monde et peut-être trouvé de grand combattant à qui il pourrait se confronter.
Au moment où il s'apprêtait à sortir de la bourgade il entendit une voix « Vous sssemblez bien loin de chez vous messsire ».
Par réflexe il tourna la tête, il vit un serpent au moins aussi gros que lui. Dans l'obscurité il ne l'avais pas remarquer et a vrais dire il s'en moquait. Le reptile le toisa en lui tournant autour. La taille démesurée de l'animal, son aura et sa capacité à communiquer ne pouvait signifier qu'une chose : lui aussi était un esprit.

« Vous êtes aussi bien loin de votre monde »
Le serpent siffla « la vraie quessstion est alors : pourquoi sssomes nous sssi loin de notre foyer ? »

-les raisons de ma présence ici ne regardent que moi

-Allons moi qui aurais cru que voir un des vôtres aurait pu vous réchauffer le coeur

-Vous et moi ne somme en rien semblable.

-Voyons un kirin loin perdu en des terres arides qui rencontre un necker en ce lieu asséché, aucun des deux n'appartient à ce milieu. Je répète donc ma quessstion pourquoi êtes-vous ici ?

-J'ai emprunté la porte comme tous ceux qui se rendent sur ce plan

le serpent rit.

-Je ne vous ai pas demandé « comment » mais « pourquoi ».

-C'est pourtant la réponse que tu as eue. L'univers a ses mystères. Par exemple comme un esprit de la mer a pus se retrouver dans ce monde alors que la seule voie d'accès est farouchement gardée par les esprits de la forêt.

-Cccertain myssstère sont voués à ne jamais être élucccidés. Pour ma part je suis ici pour éviter certaines tensions due aux grandes successsions.

Les grandes successions...c'était donc cette période critique, où chaque grand esprit désignait après de longues cérémonies ceux qui allaient leur succéder. Il aurait pu faire partie de ces prétendants.
Désormais tout cela ne le concernait plus.

Il laissa le reptile et ses mystères là et repris sa route.
Il marcha longtemps en direction de l'est, se désaltérant lorsqu'il le pouvait. C'est le milieu de la journée qui fut la période la plus éprouvante. Au couchant il rencontra une caravane marchande félyne qui le prit en affection. Il décida de la suivre pour allégé son calvaire.

Tout en prenant conscience que le cabot azur était parti pour de bon, la jeune femme écouta la réponse de son interlocuteur avec attention. Le but de sa mission était proche, mais elle allait devoir être convaincante.

" Je ne connais pas votre ordre. Mais puisque vous avez l'air de me vouloir dans vos troupes, j'ai des informations si vous acceptez de m'aider. Je rejoindrais peut-être le Soleil, mais pas maintenant. Je ne vous connais pas."  

C'est sans surprise que Gilraen essuya cette réponse, qui n'était clairement pas celle qu'elle souhaitait entendre...Mais tout n'était pas perdu, elle se plongea dans une profonde réflexion, elle ne pouvait pas accepter de l'aider sans une autorisation des supérieurs, enfin cela allait dépendre du genre d'aide qu'il faudrait fournir à ce grand brûlé. Dans le pire des cas, elle pouvais devenir garante de cet homme, mais elle avait bien vu que c'était une situation à risques puisqu'elle même avait abusé de la bonté de son garant après sa petite crise pyromane...D'un autre côté, prendre un risque pour le compte de l'Ordre ne lui déplaisait pas, ce serait la manifestation de sa foi envers Le Culte du Soleil rouge. Se racheter auprès de son chef était encore à faire, et c'était l'occasion de le faire.
Le regard de l'homme se tourna en direction de la sortie du bâtiment, sortie que l'animal avait emprunté il y a quelques minutes pour terminer son voyage. La demi elfe se surprit à espérer qu'il ne lui arrive rien en chemin, avant de se dire que de toute façon ce qui allait lui arriver ne la concernait pas, elle n'avait plus rien à voir avec lui, il fut juste une bonne compagnie, qui avait d'ailleurs l'avantage de ne pas être doté de parole...Ce qui faisait de lui une créature moins pénible que les autres…

"Étrange qu'une flamme voyage avec un chien bleu comme l'eau."

Oh que oui c'est étrange, surprenant même. La jeune femme était incapable de donner une raison valable. Elle avait juste eu besoin de compagnie après un trop grand excès de folie, de quelque chose pour la canaliser. Cette logique d'eau et de feu la fit rire intérieurement, sûrement parce que cela était vrai...Cet animal avait du noyer les flammes qui incendiaient son âme, le temps d'un voyage. Si personne n'était là pour lui imposer des limites, rien que par une présence, ce n'était plus la peine d'attendre une raison totale de sa part.
La jeune femme croisa les bras, et s'exprima avec tout son sérieux, tant qu'il était encore là, autant en profiter :

''Comme vous l'avez dit c'est étrange, moi-même je ne comprend pas très bien la brève existence de ce binôme...J'avais besoin de compagnie sans doute, mais comme vous le voyez il est parti vivre sa vie. Passons, je comprend votre réponse, je pense que cela vaut le coup de vous attendre, et de vous aider aussi, bien que je souhaiterais savoir de quel type d'aide il s'agit...''

Les informations proposées étaient toujours bonnes à prendre, il ne fallait vraiment pas qu'elle loup l'occasion de provoquer chez cet homme un grand intérêt pour le culte du Soleil Rouge.
Sa phrase état restée en suspens tandis qu'elle suivait le regard du calciné. Le ciel allait bientôt devenir noir, cette contrée était pleine de mystères dont de nombreuses légendes avaient été tirées. Petite on lui en avait conté un grand nombre. Toutes ces histoires centrées autour du feu, grande entité aussi vitale que mortelle, ayant apporté au monde des vivant la ressource nécessaire pour vivre convenablement, mais aussi une des plus grandes armes et surtout une des plus grandes folies.
Alors, son interlocuteur tendit son bras vers un banc tout en prenant à nouveau la parole :

''Couchez vous là, il fera bientôt noir et il nous est inutile de parler maintenant. Si vous acceptez de m'aider, je vous présenterai demain ce que je sais."

Il avait raison, entamer une discussion sérieuse à l'approche de l'obscurité la plus totale n'était pas très judicieux. Elle hocha poliment la tête, souriante.

''Très bien, je pense être décidée à vous aidez. Je vous souhaite une bonne nuit''

Elle le salua d'un geste de la tête avant de se diriger vers le banc en question, elle s'enroula dans sa couverture et ferma les yeux. Elle avait finalement accepté de l'aider, sans y avoir réellement réfléchit, mais son intuition avait parlé avant elle. Elle fut vite attirée par les bras de Morphée avant de pouvoir réfléchir un peu plus, exténuée par les jours de voyages précédents.